Le partenariat stratégique Erasmus+ Nutcracker a commencé avec des enquêtes menées par ses cinq partenaires sur l’efficacité comparée des pratiques de volontariat dans divers projets sociaux
Seize cas dignes d’intérêt ont été documentés
Pour la France, les Graphistes de l’Ombre ont eu l’envie de compléter cette approche à distance par des visites de terrain… Cela nous a amené à nous inscrire à l’atelier ouvert certains jeudis matins à des bénévoles de bonne volonté par la Ferme Pédagogique du Roy d’Espagne
Un cas assez particulier a priori, puisqu’il ne concernait pas spécifiquement les publics à divers titres en situation de fragilité, tels que prioritairement visés par le projet, mais principalement un questionnement sur la force motivante du travail de la terre, dans un contexte de voisinage
Une douzaine de personnes de tous sexe et âge (surtout des jeunes) ont été accueillies par les permanents de la ferme à 9 heures autour de boissons chaudes.
Un temps de présentation conséquent a tout d’abord informellement pris place autour de boissons chaudes et de fruits.
Il s’agissait manifestement de prendre le temps de faire connaissance et d’échanger, plutôt que de se lancer tête baissée dans les tâches attendues.
Plusieurs participants se connaissaient déjà, et une ambiance joyeuse et égalitaire s’est progressivement installée (un nouveau jeu a été spontanément inventé : quel est ton prénom, et quel aurait été ton prénom rêvé ?).
Des informations ont été naturellement partagées à cette occasion, aussi bien sur la vie de la ferme elle-même (jours de marchés, actualités, projets, produits attendus…) que sur les actualités de quartier ou personnelles (autres projets sociaux voisins), dans un esprit de dialogue auquel chacun a participé.
Il était frappant de voir qu’aucune hiérarchie forte n’était mise en avant, mais que présidait plutôt l’idée de faire ensemble quelque chose d’utile… la légitimité des salariés s’imposaient naturellement du fait de leurs connaissances du lieu et des perspectives
A l’issue de cette première étape, les permanents ont proposé plusieurs groupes de travail, où chacun s’est positionné avec l’idée de se rendre utile au groupe plus que de se faire plaisir à titre personnel… il s’agissait pour cette fois ci de nettoyer la ferme et ses alentours en prévision de la prochaine journée portes ouvertes à tenir le samedi suivant.
Il nous a ainsi fallu désherber, balayer, débarrasser des encombrants à la déchetterie… et en appoint nourrir les poules, ramasser les œufs, nettoyer la remorque.
Gants et outillage étaient fournis en nombre.
Les permanents se sont activés au même titre que les volontaires, on sentait qu’ils prenaient les choses à cœur, et pas de haut.
L’ambiance était active et paisible, entrecoupé par des pauses.
Ce rapport non urgent au temps, animé par l’envie de bien faire et de rendre service, a amené chacun a effectuer son travail consciencieusement
Le temps a passé vite, au plein air. Il faisait beau.
Nous nous sommes retrouvés à midi autour d’un repas préparé par un des groupes avec les produits de la ferme.
Chacun a ensuite quitté l’assemblée à son rythme, en se donnant rendez-vous pour les portes ouvertes ou le prochain marché.
J’habitais dans le voisinage depuis vingt cinq ans, mais cette ferme n’a longtemps été qu’un nom pour moi. Maintenant elle est inscrite comme la belle activité de gens qui s’impliquent au service d’une cause environnementale à laquelle je suis sensible, et ça m’a donné envie d’être soutenu
Détail
La Ferme pédagogique du Roy d’Espagne occupe une superficie d’environ 2 hectares dans les quartiers sud de Marseille
Elle est actuellement gérée par une équipe de sept salariés.
Un marché y prend place deux jours par semaine
Elle est mise à la disposition au terme d’appels d’offre quinquennaux renouvelables, avec un cahier des charges comportant 50% d’activités éducatives au service des écoles, et 50% d’activités de production de fruits et légumes
L’atelier volontariat du jeudi relève de l’initiative du collectif qui prend actuellement le lieu en charge